Refuser de travailler dur pour réussir (même en ayant des ambitions)

Dans cet article, je vais décortiquer en quoi ce n’est finalement pas fondé du tout de se dire que pour réussir professionnellement, il faut travailler comme un forcené et souffrir un minimum.

 

C’est parti pour les bonnes raisons de refuser de travailler dur même si on a des ambitions !

Redéfinir ce que ça veut dire : « travailler dur »

Ma définition

Déjà, je vais éclaircir tout de suite ce que j’entends par « travailler dur ».

Même si le terme pourrait le laisser penser, ça n’est pas l’inverse de travailler mollement, avec paresse et sans être vraiment affirmé.
Ici, on comprend le mot « dur » comme synonyme de difficile, mais travailler difficile… C’est pas très beau comme expression.

Ce qui est glorifié dans notre société, ce n’est donc pas de travailler fort, intensément, sur le moment, mais bien que le travail soit quelque chose qui nous fait un minimum suer.

Le parallèle entre le travail et le sport

D’ailleurs, on retrouve ce même jugement de valeur dans le sport par exemple. 

Un VRAI sportif sera quelqu’un qui va beaucoup transpirer, faire monter haut son cardio, avoir des gros muscles et faire ça plusieurs fois par semaine. 

Par contre, prendre des cours de yoga ou de gym douce, qui donnent pourtant l’occasion, quand on y regarde de plus près, de faire du véritable renforcement musculaire, c’est souvent perçu (surtout pour ceux qui ne le pratiquent pas) comme du sport léger, un truc détente pour les gens – souvent les femmes – qui n’ont pas vraiment envie de se mettre au sport. 

La définition classique du « travail dur »

Et bien pour le travail, c’est pareil

S’il n’y a pas un minimum de souffrance, il n’y a pas de vrai travail, dans la tête d’une majorité de gens. 

Le vrai travail, c’est le dur labeur. La sueur sur le front, le moral mis à rude épreuve et un peu de sacrifice au niveau de la vie personnelle, si possible. 

Et le pire dans tout ça, c’est que ça nous semble normal. Même pour les gens qui aiment leur métier et qui s’y épanouissent… 

C’est comme s’il fallait absolument le lot de difficultés, histoire que ce ne soit pas trop facile non plus.

Travailler dur ne rend pas crédible, c’est ce qui mène souvent vers l’épuisement professionnel

J’ai eu une discussion, récemment avec mon frère, qui n’est pas entrepreneur, mais maître de conférence à la fac. Il suit quand même ce que je fais avec Ma Slow Boîte.

Il me disait que lui, maintenant, il trouve ça très con de se tuer à la tâche alors qu’on peut faire mieux avec moins, ce qui se fait d’ailleurs dans certains pays du Nord de l’Europe. Et je lui faisais remarquer que lui comme moi, on a pourtant, nous aussi, trouvé ça très normal, à une époque. On a travaillé comme des acharnés, pendant plusieurs années, jusqu’à ce qu’on constate qu’en fait, ce modèle n’est pas du tout viable, puisqu’il nous a menés tous les deux à l’épuisement professionnel.

Et c’est seulement là qu’on a commencé à changer des choses. Quand vraiment on ne pouvait plus faire autrement et non pas parce qu’on a remis en question en amont cette nécessité de trouver le travail difficile pour pouvoir se considérer comme crédibles professionnellement.

 

Ça veut dire que le fait d’en baver dans son travail, et encore plus quand on est à son compte, c’est considéré comme normal. 

C’est le jeu. C’est ça, l’entrepreneuriat. 

Pire : c’est comme ça qu’on y arrive et qu’on mérite sa réussite. Moi, je propose de mettre un coup de loupe sur ces 2 grosses croyances bullshit à souhait.

refuser de travailler dur pour réussir

Croyance bullshit n°1 : croire au fameux « c’est en travaillant dur qu’on y arrive » !

Pour rappel, je parle de la croyance selon laquelle travailler de manière difficile, souvent beaucoup, en faisant des sacrifices, qu’on y arrive.

Beaucoup de personnes qui se mettent à leur compte ont d’ailleurs entendu, à droite à gauche, que les deux ou trois premières années, il faut accepter de vivre pour son boulot. Seulement, après ça, on peut relâcher un peu.

C’est d’ailleurs comme ça que j’ai régulièrement des discussions avec des membres de ma communauté qui sont déjà en souffrance et qui me disent : « mais bon, je suis dans les premières années, il faut d’abord que je développe bien mon entreprise et, après, je pourrais me mettre au slowpreneuriat». 

Ouch, mon petit cœur…

Le lien entre dur labeur et réussite à la fois ancré et facilement démontable

Je pense que c’est à la fois la croyance la plus ancrée et en même temps, la plus facilement démontable

Si c’était le fait de travailler dur qui faisait qu’on atteignait nos objectifs et qu’on avait une carrière pleine de succès, pourquoi dans ce cas est-ce que tous les gens qui travaillent dur ne sont pas pleinement heureux de leur vie professionnelle ? 

Pourquoi ne sont-ils pas récompensés après deux ou trois ans par un succès assuré ? 

Est-ce que les personnes qui ont des boulots physiques, parfois considérés comme ingrats, à des horaires décalées, avec peut-être de nombreuses heures supplémentaires pas toujours rémunérées et peu de reconnaissance, atteignent tous le succès ? 

Est-ce que tous les entrepreneurs, simplement parce qu’ils vont bosser 50 h/semaine minimum, en faisant plein de choses, en sortant souvent de leur zone de confort, en sacrifiant leur vie perso ont la garantie ainsi de réussir ? 

Absolument pas. Sinon tout le monde ferait ça. 

Quelque part, il « suffirait » de travailler dur pour réussir et je pense que pas mal de monde serait prêt à faire ça quelque temps. Au lieu de ça, quand quelqu’un qui est à son compte fini par fermer sa boîte ou retourner au salariat, on explique souvent ça par « il ou elle n’a pas travaillé assez dur » ou « il ou elle n’avait pas le profil de l’entrepreneur », bref, de bien beaux a priori qui n’ont rien à voir avec la réalité des choses.

La réussite vient de comment le temps de travail est utilisé et non de la difficulté du travail

Parce que ce n’est ni la durée, ni la difficulté du job qui joue. Éventuellement, le mental peut jouer dans le sens où certains résisteront plus longtemps que d’autres à la difficulté. C’est ici juste une question de longévité et non de réussite.

Ce qui fait la différence entre ceux qui travaillent dur et qui n’arrivent pas à atteindre leurs ambitions et ceux qui travaillent dur et qui ont leur vie de rêve, c’est bel et bien ce qu’ils font pendant ces heures de travail, le contenu et la pertinence.

Donc, si c’est ce qu’on fait de ces heures de travail qui joue le plus, pourquoi continuer d’en faire des caisses, de se faire du mal, au lieu de se demander « et si je dépensais de l’énergie à trouver les actions les plus pertinentes ET les moins douloureuses pour atteindre mes objectifs? ».

Il n’y a jamais qu’un seul moyen d’atteindre ses objectifs. 

Pourtant, on a cette tendance à aller vers ceux qui sont les plus difficiles, sans vraiment en chercher qui seraient tout aussi, voire plus efficaces, mais aussi plus adaptés à qui l’on est. Mon opinion, c’est qu’on le fait par habitude et parce qu’on a grandi dans une société, qui, aussi bancale que soit cette croyance, met en avant le fait que c’est le dur labeur qui mène à la réussite.

La différence à faire entre « travailler dur » et « travailler fort »

Et là peut-être que tu te dis « mais noooon ce qu’on entend par dur labeur, c’est la persévérance, le fait de se creuser les méninges, de ne rien lâcher, de rebondir après les échecs », etc. 

Et là, c’est pour moi la différence entre travailler dur et travailler fort, avec intensité et parfois avec passion. C’est souvent là qu’on met tout dans le même panier et qu’on s’embête avec une partie inutile et douloureuse. 

Bien que ce ne soit absolument pas une obligation, parce qu’on peut très bien tourner à son compte sans forcer dans un milieu peu concurrentiel ou parce qu’on est très expert dans son domaine, je crois en effet que certaines qualités comme la ténacité, la vision, la capacité à bien vivre ses échecs, aident à développer dans le bon sens certains projets, comme une entreprise.

Pour moi la différence, notamment dans un milieu concurrentiel ou à contre-courant, entre quelqu’un qui développe bien son business et quelqu’un qui stagne, elle se situe souvent à ce niveau. Et ça, ça se développe, ça n’est pas forcément inné.

 

Sauf que tout ça n’est a priori pas synonyme de souffrance

Ça peut le devenir si on ne fait pas assez attention à la charge mentale et à un minimum d’équilibrage. 

En ça, au passage, le slowpreneuriat est un sacré garde-fou. 

Dans l’absolu, être convaincu de son projet, chercher les meilleures solutions pour le mener à bout, agir en alignement avec sa vision et mettre de la passion dans tout ça, c’est plutôt stimulant. Oui, c’est parfois travailler fort, mais ce n’est pas travailler dur !

Dépasser l’effet : « c’est trop beau pour être vrai »

Pour quelle raison alors n’est-ce pas, ça, qui est valorisé ?
Pour quelle raison ne met-on pas en avant le côté malin des entrepreneurs plutôt que le fait qu’ils se soient sacrifiés pour leur entreprise ?

J’ai ma petite idée parce que c’est quelque chose que je remarque souvent quand je parle de slowpreneuriat surtout autour de moi, donc pas auprès de ma communauté.

Il y a, là-dedans, un côté « trop beau pour être vrai » qui arrange pas mal de monde.

Je crois que de voir quelqu’un qui s’épanouit professionnellement, qui a de bons résultats, qui a un business qui tourne bien et qui, EN PLUS, est en bonne santé physique et mentale, sans stress professionnel quotidien et avec du temps pour le reste de sa vie, et bien d’un côté ça fait envie, c’est inspirant, mais surtout, ça fait chier.

Ça vient tellement bousculer l’image du dur labeur, ça vient tellement pointer une forme d’injustice que c’est difficile à accepter. Parce que de quel droit, alors que quasiment tout le monde en bave un minimum dans son boulot, certains pourraient avoir le beurre et l’argent du beurre ? 

Il doit forcément y avoir un truc qui gratte, un vrai gros inconvénient, ça ne serait que justice. Sauf que… pas forcément, du moins au niveau du boulot.

Parce que, que tout le monde se rassure, on peut être dans une situation parfaite au niveau du boulot et continuer à avoir ses soucis au niveau perso, relationnel, etc.

Et je peux comprendre que ça gêne, surtout quand ça fait un moment qu’on travaille dur, et surtout si on a des résultats comme ça

Encore si on travaille dur et que ça ne donne rien, on peut se dire « ok, je vais tenter autrement », mais quand on a obtenu de bons résultats tout en sacrifiant beaucoup de choses, je comprends que ce soit difficile de se dire « merde, j’aurais pu faire autrement ».

La bonne nouvelle, c’est que c’est toujours possible de changer une fois la pilule avalée.

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Croyance bullshit n°2 : le mythe du « Il faut mériter sa réussite »

Un mythe qui rassure ceux qui n’ont pas (encore ?) réussi

Pour ce qui est de mériter sa réussite, c’est très lié à ça.

La réussite des autres, quand on estime ne pas y être soi, ça fait miroir et ça nous gonfle un peu. En soi, ça ne nous change rien que Micheline réussisse, mais si c’est une chose après laquelle on court et qui n’est pas encore arrivé, ça vient nous le rappeler.

C’est vachement rassurant aussi de se dire que oui, Micheline a réussi, mais elle en a bien bavé pour en arriver là donc ça va, elle a le droit d’en profiter.

Et est-ce que, ça, c’est pas vachement injuste finalement ?

Est-ce que c’est pas injuste de devoir souffrir, en plus de se creuser la tête pour trouver comment atteindre ses objectifs, de prendre soin de soi, de rester à l’écoute de son corps, de travailler sur sa capacité de concentration pour être suffisamment efficace sur son temps de travail et donc avoir du temps pour le reste, etc. ?

Parce que, là encore, je crois qu’il y a une grosse confusion entre réussir sans souffrance et réussir en se tournant les pouces, comme si les choses arrivaient par miracle.

Je suis navrée de dire que non, il n’y a rien de miraculeux là-dedans.

 

C’est seulement une autre manière de travailler qui intègre bien plus la personne et son bien-être, mais ça reste une activité qui demande une certaine énergie, pas mal de remises en question et bien souvent aussi de résister aux injonctions et aux discours qui nous expliquent qu’on va sans doute se planter. Et je trouve que d’y arriver malgré ça, au final, c’est plutôt méritant.

Un mythe qui a encore moins de sens pour les indépendants

En tant qu’indépendants, qu’on soit freelance ou entrepreneur, on a un privilège par rapport à des salariés qui voudraient eux aussi sans doute réussir leur carrière sans que ça signifie forcément devoir accepter que ce soit difficile.

Parce que les personnes salariées sont vachement tributaires des autres, pour être embauchées là où elles veulent déjà, ensuite pour travailler au sein d’une équipe sympas, pour avoir un bon management, etc. ça fait pas mal de paramètres dont elles ont pas forcément la maitrise.

 

Quand on est à son compte, bien entendu on a d’autres responsabilités, mais on a du coup surtout le pouvoir de changer ce qui ne nous va pas. On peut choisir ses offres, on peut choisir ses clients, on peut choisir son modèle d’affaires, on peut choisir la manière dont on communique, on peut choisir la manière dont on vend, on peut choisir la manière dont on s’organise, afin que tout ça soit le plus fluide possible pour nous. 

Et pour avoir la disponibilité mentale de trouver les actions les plus pertinentes pour nous permettre d’atteindre nos objectifs, sans forcément souffrir.

Refuser de travailler dur pour réussir

Le slowpreneuriat aide à déconstruire ces croyances et à travailler moins mais mieux

Le slowpreneuriat permet exactement ça. 

Ça peut prendre un peu de temps, souvent ça demande aussi d’être soutenu, voire d’avoir une feuille de route pour identifier par quoi commencer et quelles étapes suivre. C’est d’ailleurs à ça que sert mon programme Ma Slow Boîte au passage, mais dans tous les cas c’est possible.

En fait, je trouve que c’est plutôt pas mal de se rendre compte qu’en tant qu’entrepreneurs, on peut refuser de travailler dur pour réussir, même si on a des ambitions.

Oui, ça demande de changer des choses, de travailler différemment, de passer par une phase d’adaptation.

Oui, évidemment qu’il y a toujours des périodes qui peuvent être dures. C’est ok si ça reste ponctuel. Surtout si on prend ça comme une alerte pour faire en sorte que ça dure pas. Mais si ça reste ponctuel, c’est quand même sacrément cool non comme option ?

Qu’en est-il du coup de la culpabilité qui va avec ?

Parce que si on se retrouve dans la posture qui fait envie mais qui fait chier, c’est un peu inconfortable. 

Je propose de voir ça différemment. Actuellement, ça embête le monde parce que c’est en dehors de la normalité. 

Je pense qu’à une autre époque, les femmes qui vivaient avec des hommes pro-équité qui faisaient leur part au foyer parce que les deux travaillaient, ça devait aussi faire envie et faire chier.

 

Aujourd’hui, c’est quelque chose qui semble beaucoup plus normal, parce que c’est beaucoup plus courant. Et je crois sincèrement, parce que la notion de bien-être et d’épanouissement dans le travail fait son chemin, qu’on tend vers une ère où ça nous semblera logique de ne PAS souffrir dans son boulot.

Ça ne peut arriver que si un premier bon groupe de personnes refuse ce postulat de la souffrance normale quand on entreprend.

C’est exactement ce que j’essaye d’impulser avec Ma Slow Boîte. Donc, si tu as envie de faire partie des précurseurs qui seront à la racine de ce changement au niveau de l’entrepreneuriat, lance-toi !

Tu as le droit de refuser de travailler dur même si tu veux réussirTu as le droit de vouloir le beurre et l’argent du beurre. Pourquoi tu n’y aurais pas le droit, d’après toi ?

En quoi le fait que toi tu en baves pour développer ton business servira vraiment qui que ce soit ? En plus du mal que ça peut te faire à toi, qu’est-ce que ça va faire à part continuer de diffuser cette idée qui mène tellement de gens à l’épuisement ?

Si tu ne sais pas par quel bout commencer ou comment adapter ça à ton business, pas de soucis, viens m’en parler sur Instagram ou par e-mail, j’ai plusieurs outils à disposition et je peux te guider vers ce qui est le plus adapté…

Peu importe ton métier, peu importe ton modèle d’affaires, peu importe que tu démarres ou que tu sois déjà lancé depuis des années, peu importe que tu sois freelance, créatrice, commerçant ou chef d’entreprise.

Tu as le droit et le pouvoir, dès aujourd’hui, de choisir une vie professionnelle sereine et réussie, sans t’imposer des difficultés, juste « parce que c’est comme ça et que ça fait partie du jeu ».

Il n’y a pas de méthode miracle.

Je peux te garantir en revanche que c’est un cheminement qui donne des fruits progressivement et dont on ne revient pas. C’est un aller simple qui vaut vraiment le coupJe te prends un billet ? 

Merci beaucoup d’avoir lu cet article jusqu’au bout ! Si tu l’as apprécié, tu peux le partager sur le réseau social de ton choix et venir m’en dire un petit mot via ma messagerie Instagram ou par email.

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